L’activité freelance est une forme d’entrepreneuriat qui a pris une grande ampleur ces dernières années. En tant qu’indépendant, il est parfois nécessaire de solliciter un prêt professionnel pour financer un projet. Cependant, la complexité réside dans l’intégration des revenus issus de cette activité dans le calcul d’éligibilité à un prêt. Alors, comment s’y prendre ? Ce guide pratique vous aidera à y voir plus clair.
Les revenus de l’activité freelance, un casse-tête pour les banques
Intégrer les revenus issus d’une activité freelance dans le calcul d’éligibilité à un prêt professionnel peut être une véritable épreuve du parcours entrepreneurial. Pourquoi ? Parce que les revenus d’un freelance peuvent être irréguliers et imprévisibles. Cette situation rend difficile l’évaluation de la capacité de remboursement de l’entrepreneur.
De plus, contrairement à un salarié qui a un revenu stable, l’entrepreneur indépendant est soumis à un régime d’impôt spécifique. En effet, sous le régime de la micro-entreprise, l’impôt est calculé sur la base du chiffre d’affaires et non du bénéfice comme c’est le cas pour les autres structures juridiques.
En outre, la banque s’intéresse aussi à l’ancienneté de l’entreprise. En général, pour être éligible à un prêt professionnel, il faut justifier d’au moins deux années d’activité. Cela peut être un frein pour les freelances qui viennent de lancer leur affaire.
Comment rendre ses revenus de freelance crédibles aux yeux des banques ?
Malgré ces obstacles, il existe des solutions pour intégrer vos revenus de freelance dans le calcul de votre éligibilité à un prêt professionnel. La première consiste à justifier et prouver la régularité de vos revenus. Pour y parvenir, vous pouvez mettre en avant vos contrats à long terme, vos clients fidèles ou encore l’évolution constante de votre chiffre d’affaires.
Une autre solution est de diversifier vos sources de revenus. En effet, un freelance peut tirer profit de ses compétences pour développer plusieurs activités. Par exemple, un graphiste peut vendre ses créations en ligne, donner des cours de design ou encore travailler en tant que consultant. Ce faisant, vous prouvez à la banque que vous avez plusieurs cordes à votre arc et que votre activité n’est pas dépendante d’un seul client ou projet.
Préparation du dossier de prêt : les documents à fournir
Pour prétendre à un prêt professionnel en tant que freelance, vous devrez fournir un certain nombre de documents. Ces derniers permettront à la banque d’évaluer la santé financière de votre entreprise et votre capacité à rembourser le prêt.
Parmi ces documents, on retrouve les déclarations de revenus des deux dernières années, les bilans comptables, les factures clients et les contrats en cours. Un business plan détaillé peut également être demandé. Ce document doit présenter votre projet, vos prévisions financières, votre stratégie commerciale et votre plan de développement.
Quid de l’apport personnel et des garanties ?
L’apport personnel est un élément clé dans l’obtention d’un prêt professionnel. En général, les banques demandent un apport équivalent à 30% du montant du prêt sollicité. Cependant, pour les freelances, cet apport peut être revu à la hausse en raison de l’irrégularité des revenus.
Par ailleurs, la banque peut demander des garanties pour se prémunir contre le risque de non-remboursement du prêt. Ces garanties peuvent prendre la forme d’une caution personnelle, d’un nantissement sur le matériel professionnel ou encore d’une hypothèque sur un bien immobilier.
Le choix du bon interlocuteur : une étape cruciale
Enfin, le choix de votre interlocuteur est déterminant dans l’obtention de votre prêt. Certaines banques sont plus ouvertes que d’autres à l’entrepreneuriat indépendant. Il est donc recommandé de se renseigner sur les différentes offres disponibles sur le marché avant de faire votre choix.
Par ailleurs, il est possible de solliciter l’aide d’un courtier spécialisé en prêt professionnel. Ce professionnel pourra vous aider à optimiser votre dossier et à négocier les meilleures conditions de prêt.
Envisager des alternatives en cas de refus bancaire
Le parcours pour obtenir un prêt professionnel en tant que freelance peut s’avérer complexe et parsemé d’obstacles. Toutefois, il est important de ne pas se décourager en cas de refus de la part des banques traditionnelles. En effet, il existe des alternatives pour financer son projet d’auto entrepreneur.
En premier lieu, les portages salariaux peuvent être une solution viable. Ces structures permettent de bénéficier d’un contrat de travail tout en conservant sa liberté d’indépendant. Le travailleur indépendant facture ses clients par l’intermédiaire de la société de portage qui lui reverse ensuite un salaire. Ainsi, vous pouvez prouver une source de revenu régulière aux yeux de la banque.
Par ailleurs, certaines plateformes de financement participatif ou "crowdfunding" peuvent également être envisagées. Ces dernières permettent de présenter son projet à une communauté d’investisseurs prêts à soutenir des initiatives innovantes.
En outre, il existe aussi des aides spécifiques pour les auto entrepreneurs en quête de financement. Par exemple, le Pôle Emploi propose une aide à la création d’entreprise aux demandeurs d’emploi qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat.
Il convient de bien étudier ces différentes options et de choisir celle qui correspond le mieux à votre situation et à votre projet.
L’impact des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu sur le prêt professionnel
En tant que travailleur indépendant, la question des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu est une problématique importante à prendre en compte. En effet, ces charges peuvent fortement impacter votre capacité à rembourser un prêt professionnel.
Les travailleurs indépendants sont en effet soumis à des cotisations sociales spécifiques, qui peuvent représenter une part importante de leur chiffre d’affaires. Il s’agit donc d’un élément à considérer lors de la préparation de votre dossier de prêt.
Concernant l’impôt sur le revenu, le régime de la micro entreprise permet un calcul simplifié. Cependant, il est essentiel de bien comprendre ce système d’imposition et de l’incorporer dans votre prévision de trésorerie pour éviter toute surprise désagréable.
De même, certaines aides, comme la prime d’activité, peuvent être impactées par l’obtention d’un prêt professionnel. Il est donc recommandé de se renseigner auprès de la Sécurité Sociale ou d’un conseiller en gestion de patrimoine avant de prendre une décision.
Conclusion
L’intégration des revenus issus d’une activité freelance dans le calcul d’éligibilité à un prêt professionnel peut s’avérer complexe. Cependant, avec une bonne préparation, une connaissance précise de votre situation financière et une recherche approfondie des différentes options disponibles, il est tout à fait possible de convaincre une banque de financer votre projet.
Toutefois, il est primordial de ne pas négliger les autres aspects de votre activité, tels que les cotisations sociales, l’impôt sur le revenu et les différentes aides disponibles. En effet, ces éléments peuvent avoir un impact significatif sur votre capacité à rembourser le prêt.
Enfin, n’oubliez pas que votre business plan est votre meilleur allié pour rassurer les banques et montrer le potentiel de votre entreprise. Alors, n’hésitez pas à l’étoffer et à le peaufiner pour mettre toutes les chances de votre côté.